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Évaluations des espèces sauvages du COSEPAC (version détaillée), mai 2025

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Les résultats sont regroupés selon le taxon, puis selon la catégorie de statut. L’aire d'occurrence au Canada (par province, territoire ou océan) et l’historique des désignations de statut sont fournis pour chaque espèce sauvage1.

Oiseaux

  • Nom scientifique : Bubo scandiacus
    Statut : Menacée
    Critères d'évaluation : A2b+4b
    Justification de la désignation : On estime que de 90 à 95 % de la population nord-américaine de cette chouette arctique se reproduit au Canada. En 1995, le COSEPAC a désigné cette espèce « non en péril » en raison de sa large aire de répartition et de l’absence de signes de déclin. Depuis, l’amélioration des techniques d’estimation a permis de revoir à la baisse la taille de la population d’un ordre de grandeur. Les données du Recensement des oiseaux de Noël (RON), qui permettent de suivre les tendances dans la partie sud de l’aire d’hivernage, montrent un déclin de 42,6 % (2,3 % par an) au cours des 3 dernières générations (24 ans). Selon les connaissances autochtones provenant de l’île de Baffin, l’espèce est observée moins fréquemment qu’auparavant, probablement à cause du réchauffement climatique. Au nombre des menaces pesant sur l’espèce, mentionnons l’influenza aviaire, l’empoisonnement par des rodenticides anticoagulants, les collisions, l’électrocution et, bien que les effets spécifiques sur les trois prochaines générations soient incertains, les changements dans les aires de reproduction et d’hivernage causés par les changements climatiques.
    Répartition : Territoires du Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Territoires du Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Îles-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador
    Historique du statut : Espèce désignée « non en péril » en avril 1995. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en mai 2025.

Reptiles

  • Nom scientifique : Sistrurus catenatus
    Statut : Menacée
    Critères d'évaluation : A2acd+3cd+4acd
    Justification de la désignation : Ce serpent à sonnettes compte quatre sous-populations en Ontario, soit dans l’est de la baie Georgienne, la péninsule Bruce, Windsor et Wainfleet. Cette espèce était auparavant évaluée comme deux unités désignables (UD). Cependant, d’après les meilleures données accessibles à ce jour, l’aire de répartition canadienne était autrefois continue, et donc les serpents ne présentent pas d’adaptations uniques. L’espèce a donc été évaluée comme une seule UD. Toutes les sous-populations sont en déclin à cause de la dégradation et de la perte continues de l’habitat, de l’augmentation de la mortalité routière et de la persécution continue (l’espèce est venimeuse). L’activité humaine dans l’aire de répartition limitée restante s’intensifie, et l’impact global des menaces actuelles et futures pourrait entraîner un déclin de plus de 30 % au cours des 25 prochaines années.
    Répartition : Ontario
    Historique du statut : L'espèce était considérée comme étant une seule unité et a été désignée « menacée » en avril 1991. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2002. Divisée en deux populations en novembre 2012 (population carolinienne et population des Grands Lacs et du Saint-Laurent). La désignation originale a été désactivée. En mai 2025, la population carolinienne et la population des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont été considérées comme étant une seule unité, qui a été désignée « menacée ». La population carolinienne et la population des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont été désactivées.

Poissons

  • Nom scientifique : Salvelinus confluentus
    Statut : Données insuffisantes
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Ce gros poisson d’eau douce se trouve dans le bassin versant du cours supérieur du fleuve Yukon, dans le nord de la Colombie-Britannique et le sud du Yukon, mais l’on ne dispose d’aucune information sur la taille et les tendances de la population. Il s’agit d’une espèce à croissance lente et à maturation tardive qui prospère dans des eaux pures et froides. De nombreuses sous-populations requièrent de longues voies migratoires sans obstruction entre l’habitat de fraie et l’habitat des adultes. L’espèce est particulièrement vulnérable à la dégradation de l’habitat et à la mortalité causée par la pêche, mais les menaces spécifiques qui pèsent sur cette population sont largement inconnues.
    Répartition : Territoires du Yukon, Colombie-Britannique
    Historique du statut : Espèce étudiée en novembre 2012 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ». Réexamen et confirmation du statut en mai 2025.

  • Nom scientifique : Opsopoeodus emiliae
    Statut : En voie de disparition
    Critères d'évaluation : B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v)
    Justification de la désignation : Ce petit poisson se rencontre dans les rivières et les ruisseaux de l’extrême sud-ouest de l’Ontario. L’altération de l’habitat, la hausse de la température de l’eau, les sécheresses et la pollution causée par l’apport excessif de nutriments et de sédiments ont des effets négatifs sur l’espèce. Désignée « menacée » lors de la dernière évaluation, l’espèce a vu son statut changer parce qu’elle n’a été observée qu’à un seul des 10 sites où elle était présente ces 10 dernières années, et ce, malgré les vastes activités de recherche qui ont été menées. Des déclins continus sont probables. Cette espèce distinctive est donc exposée à un risque élevé de disparition du Canada.
    Répartition : Ontario
    Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1985. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en mai 2012. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en mai 2025.

  • Nom scientifique : Salvelinus confluentus
    Statut : Menacée
    Critères d'évaluation : B2ab(i,ii,iii,v)
    Justification de la désignation : Ce gros poisson d’eau douce est largement répandu à l’est des Rocheuses, dans le sud de l’Alberta. Il s’agit d’une espèce à croissance lente et à maturation tardive qui prospère dans des eaux pures et froides. Elle requiert de longues voies migratoires sans obstruction entre l’habitat de fraie et l’habitat des adultes. Les contractions de l’aire de répartition historique limitent désormais l’espèce aux contreforts et aux versants est des Rocheuses. Il existe des signes d’une détérioration continue de l’habitat ainsi que d’une baisse de la superficie de l’habitat de fraie et du nombre d’individus matures. L’espèce est particulièrement vulnérable aux effets néfastes découlant de l’augmentation de la température de l’eau, des sécheresses, de la mortalité causée par la pêche, des barrages et des activités de gestion de l’eau, et de la compétition et de l’hybridation avec l’ombre de fontaine (non indigène). Si ces menaces ne sont pas atténuées, cette population pourrait devenir « menacée ».
    Répartition : Alberta
    Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en novembre 2012. Réexamen et confirmation du statut en mai 2025.

  • Nom scientifique : Somniosus microcephalus
    Statut : Préoccupante
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Ce grand requin très mobile est principalement présent dans les eaux septentrionales des océans Atlantique et Arctique. Il est capturé accidentellement lors des activités de pêche au chalut, à la palangre benthique et au filet maillant. On estime qu’au moins 1 700 requins font partie des prises accessoires chaque année au Canada. La croissance remarquablement lente, la maturité tardive (environ 150 ans) et la longévité rendent l’espèce vulnérable à la surpêche. Cette espèce vit dans des régions soumises à des changements climatiques accélérés, ce qui pourrait avoir des répercussions sur sa répartition, sa valeur adaptative et la dynamique de ses populations.
    Répartition : Territoires du Nunavut, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Îles-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, Océan Arctique, Océan Atlantique
    Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2025.

  • Nom scientifique : Salvelinus confluentus
    Statut : Préoccupante
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Ce gros poisson d’eau douce se trouve dans cinq réseaux fluviaux du sud-ouest de la Colombie-Britannique. Il affiche une grande diversité de caractéristiques du cycle vital, notamment une forme anadrome (qui migre entre l’eau douce et la mer) unique. L’abondance de l’espèce est inconnue dans ces cinq réseaux, mais le nombre total d’individus matures n’est probablement pas élevé. Il s’agit d’une espèce à croissance lente et à maturation tardive qui prospère dans des eaux pures et froides. De nombreuses sous-populations requièrent de longues voies migratoires sans obstruction entre l’habitat de fraie et l’habitat des adultes. L’espèce est particulièrement vulnérable aux effets néfastes découlant de la compétition avec l’omble de fontaine (non indigène), de la mortalité causée par la pêche, de l’augmentation de la température de l’eau, des sécheresses et de la pollution (p. ex. la sédimentation due à l’exploitation forestière). Si ces menaces ne sont pas renversées ou gérées efficacement, cette population distinctive du Canada pourrait devenir « menacée ».
    Répartition : Colombie-Britannique
    Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2012. Réexamen et confirmation du statut en mai 2025.

  • Nom scientifique : Salvelinus confluentus
    Statut : Préoccupante
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Ce gros poisson d’eau douce se trouve dans tout le nord-est de la Colombie-Britannique, le sud du Yukon, le sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest et certaines parties de l’Alberta. On observe un déclin de sa population et de son aire de répartition dans certaines régions, mais l’on ne dispose pas d’estimations quantitatives de la population pour l’ensemble de son aire de répartition. Il s’agit d’une espèce à croissance lente et à maturation tardive qui prospère dans des eaux pures et froides. De nombreuses sous-populations requièrent de longues voies migratoires sans obstruction entre l’habitat de fraie et l’habitat des adultes. L’espèce est particulièrement vulnérable aux effets néfastes des barrages et des activités de gestion de l’eau, de l’augmentation de la température de l’eau, des sécheresses, de la mortalité causée par la pêche et de la pollution. Si ces menaces ne sont pas renversées ou gérées efficacement, cette population distinctive du Canada pourrait devenir « menacée ».
    Répartition : Territoires du Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Colombie-Britannique, Alberta
    Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2012. Réexamen et confirmation du statut en mai 2025.

  • Nom scientifique : Salvelinus confluentus
    Statut : Préoccupante
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Ce gros poisson d’eau douce est largement répandu dans les bassins versants du Pacifique en Colombie-Britannique. Il s’agit d’une espèce à croissance lente et à maturation tardive qui prospère dans des eaux pures et froides. Elle requiert de longues voies migratoires sans obstruction entre l’habitat de fraie et l’habitat des adultes. Bien qu’elle n’ait jamais été abondante, cette espèce compte de nombreuses sous-populations dispersées dans toute la région. Il n’y a aucun signe de déclin global de l’abondance des individus matures ou de leur répartition; cependant, l’espèce est particulièrement vulnérable aux effets néfastes découlant de l’aménagement de routes associé à l’exploitation forestière et minière, des barrages et des activités de gestion de l’eau, de l’augmentation de la température de l’eau, des sécheresses, de la mortalité causée par la pêche et de la pollution. Le statut révisé de l’espèce reflète ces menaces croissantes; si les menaces ne sont pas renversées ou gérées efficacement, cette population distinctive du Canada pourrait devenir « menacée ».
    Répartition : Colombie-Britannique
    Historique du statut : Espèce désignée « non en péril » en novembre 2012. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2025.

Arthropodes

  • Nom scientifique : Epeoloides pilosulus
    Statut : Données insuffisantes
    Critères d'évaluation : Sans objet
    Justification de la désignation : Cette espèce très rare pond ses œufs à l’intérieur des nids d’autres abeilles. C’est une espèce spécialisée qui dépend d’une abeille hôte (Macropis nuda) dont le régime alimentaire est spécifique (plantes indigènes du genre Lysimachia qui sécrètent de l’huile). Depuis la publication du premier rapport de situation sur l’espèce, celle-ci a été observée dans huit sites supplémentaires, ce qui a considérablement élargi son aire de répartition connue au Canada. Cette nouvelle information donne à penser qu’il y a encore de nombreuses zones non recensées un peu partout au Canada qui pourraient abriter de l’habitat de l’espèce, de l’abeille hôte et des plantes dont celle-ci se nourrit. Il n’est plus possible de tirer des conclusions sur la zone d’occurrence, la taille de la population, les menaces ou les tendances. Par conséquent, le statut de l’espèce est passé de la catégorie « en voie de disparition » à « données insuffisantes ».
    Répartition : Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse
    Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2011. Espèce étudiée en mai 2025 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ».

Mollusques

  • Nom scientifique : Neohelix dentifera
    Statut : En voie de disparition
    Critères d'évaluation : B1ab(iii)+2ab(iii)
    Justification de la désignation : Au Canada, cet escargot terrestre de grande taille (diamètre de la coquille de 2 à 2,5 cm) est présent dans au moins 6 sites de la forêt mixte mature, depuis Perth jusqu’au sud du parc provincial Algonquin, dans le sud de l’Ontario. Il a disparu du reste de son aire de répartition historique au Canada, qui s’étendait vers Hamilton, les environs d’Ottawa et la ville de Québec, où il était présent en grand nombre dans les années 1890. L’espèce vit généralement près des rochers sur les pentes et dans les ravins, mais on la trouve également sous les troncs d’arbres, dans la litière de feuilles épaisse. Les principales menaces sont les changements climatiques (en particulier les sécheresses et les variations des cycles de gel-dégel) et l’exploitation forestière, mais l’espèce est également sensible aux modifications de l’écosystème causées par les espèces envahissantes (notamment les lombrics et les limaces exotiques) et les feux de forêt. La répartition restreinte de l’espèce, sa dispersion limitée, sa faible abondance dans les sites connus et les menaces persistantes la rendent susceptible de disparaître du Canada.
    Répartition : Ontario, Québec
    Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2025.

Mousses

  • Nom scientifique : Brotherella roellii
    Statut : En voie de disparition
    Critères d'évaluation : C2a(i); D1
    Justification de la désignation : Cette mousse est endémique dans l’ouest de l’Amérique du Nord, où toutes les sous-populations existantes connues sont situées dans la région densément peuplée du sud-ouest de la partie continentale de la Colombie-Britannique. Les activités d’échantillonnage exhaustives qui ont été menées dans la région et à l’extérieur de celle-ci indiquent que l’espèce ne pousse que sur des feuillus et des troncs pourris, dans des peuplements riverains qui se trouvent principalement en zone urbaine. Au moins 106 individus ont été observés dans 30 sous-populations connues. Les caractéristiques du cycle vital de l’espèce accroissent la vulnérabilité des petites sous-populations aux tempêtes et aux sécheresses associées aux changements climatiques ainsi qu’aux activités récréatives, à la construction de routes et à l’aménagement urbain. Tous ces facteurs influent sur la qualité de l’air et l’humidité, ce qui peut aussi avoir des effets négatifs sur la qualité de l’habitat et la quantité d’habitat disponible.
    Répartition : Colombie-Britannique
    Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2010. Réexamen et confirmation du statut en mai 2025.

Lichens

  • Nom scientifique : Heterodermia hypoleuca
    Statut : En voie de disparition
    Critères d'évaluation : A3bce+4abce; C2a(i)
    Justification de la désignation : Ce lichen arboricole rare est présent dans le sud du Canada, dans les provinces de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Il est étroitement associé à l’écorce alcaline de plusieurs espèces de feuillus, y compris des frênes, des ormes, des érables et des chênes. Les frênes des forêts humides, l’habitat de prédilection de l’espèce, affichent un taux de mortalité élevé à cause de l’agrile du frêne, un insecte non indigène. Il est estimé qu’un déclin commençant dans le passé et se terminant dans le futur réduira la taille de la population de l’espèce de plus de 70 % au cours des 3 prochaines générations.
    Répartition : Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick
    Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2025.

Échinodermes

  • Nom scientifique : Pycnopodia helianthoides
    Statut : En voie de disparition
    Critères d'évaluation : A2be
    Justification de la désignation : Cette espèce est la plus grande étoile de mer au monde et le seul membre de son genre. Elle se rencontrait par le passé dans les eaux côtières le long d’une grande partie de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord. L’espèce a été touchée par la maladie du dépérissement des étoiles de mer à la suite des épisodes de températures océaniques anormalement élevées survenus en 2014 et en 2015. Les données exhaustives recueillies dans le cadre de relevés en plongée donnent à penser que la population canadienne a diminué de plus de 75 %, et aucun signe de rétablissement n’a été observé depuis 2015. L’espèce est en grande partie disparue de la portion états-unienne de son aire de répartition, au sud, et les sous-populations de l’Alaska, au nord, ont également connu un déclin abrupt, ce qui limite les possibilités d’immigration de source externe. Compte tenu des déclins récents, des éclosions continues de maladies et du faible potentiel d’immigration de source externe, cette espèce est désignée « en voie de disparition » au Canada.
    Répartition : Colombie-Britannique, Océan Pacifique
    Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2025.


(1) L’évaluation portant sur la tortue serpentine (Chelydra serpentina) a été reportée afin de permettre l’ajout d’information supplémentaire dans le rapport de situation.
Date de la réunion : mai 8, 2025