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Tableau 8. Définitions du COSEPAC associées aux critères quantitatifs

Analyse quantitative : Une estimation de la probabilité de disparition d’un taxon sur la base des caractéristiques biologiques connues, des besoins en matière d’habitat, des menaces et de toute solution de gestion précisée. L’analyse de la viabilité des populations (AVP) est une des techniques. Les analyses quantitatives devraient faire usage de toutes les données pertinentes disponibles. Si l’information est limitée, les données disponibles peuvent être utilisées pour fournir une estimation du risque de disparition (par exemple, en estimant l’incidence des événements stochastiques sur l’habitat). Les hypothèses, les données utilisées et l’incertitude des données ou du modèle quantitatif doivent toutes être documentées dans la présentation des analyses quantitatives. (Référence : adaptée de l’UICN 2010)

Déclin continu : Un déclin récent, en cours ou prévu (soit régulier, irrégulier ou sporadique), qui peut se poursuivre à moins que des mesures correctives ne soient prises. Les fluctuations ne seront normalement pas considérées comme des déclins continus.

Un déclin continu estimé (en vertu du critère C1) est assorti de seuils quantitatifs et nécessite une estimation quantitative, qui peut être calculée au moyen des mêmes méthodes que pour la réduction de la population.

Au titre des critères B1b, B2b et C2, des déclins continus peuvent être observés, estimés, déduits ou projetés. Bien qu’ils ne soient pas explicitement mentionnés dans les critères B ou C2, les déclins continus estimés sont autorisés. Selon le critère C1, des déclins continus peuvent seulement être observés, estimés ou projetés. Selon les critères B ou C, un déclin continu peut être projeté; il ne doit donc pas nécessairement être déjà commencé. Toutefois, les déclins projetés doivent être justifiés et la certitude qu’ils se produiront doit être considérable (c.-à-d. que les déclins futurs simplement « plausibles » ne sont pas autorisés).

Les déclins continus ne doivent pas nécessairement être ininterrompus; ils peuvent être sporadiques, se produire à des intervalles imprévisibles, mais ils doivent être susceptibles de se poursuivre à l’avenir. On peut considérer que des événements relativement rares contribuent à un déclin continu s’ils se sont produits au moins une fois au cours des trois dernières générations ou des dix dernières années (selon la période la plus longue), et qu’il est probable qu’ils se reproduisent au cours des trois prochaines générations ou des dix prochaines années (selon la période la plus longue), et que la population ne devrait pas se rétablir entre ces événements.

Si l’habitat connaît un déclin (de superficie ou de qualité), mais que ce n’est pas le cas de l’abondance, cette situation peut être attribuable i) à un retard de la réaction de la population à une capacité de charge plus faible, peut-être parce que la population est inférieure à la capacité de charge pour d’autres raisons (comme la récolte), ii) à un déclin de l’habitat dans des zones qui ne sont pas actuellement occupées par le taxon, ou iii) à une mauvaise désignation de l’habitat. Dans le cas i), la population sera éventuellement touchée; dans le cas ii), la perte d’options de recolonisation peut éventuellement avoir un impact sur la population. Dans les deux cas, les critères B1b(iii) ou B2b(iii) peuvent être invoqués même si la population ne subit pas un déclin continu. (Source : IUCN Standards and Petitions Subcommittee, 2019).

Pour de plus amples renseignements sur le concept de « déclin continu », voir les versions les plus récentes des lignes directrices de l’UICN.

Effet d’une immigration de source externe : Immigration de gamètes ou d’individus ayant une possibilité élevée de réussir à se reproduire de telle sorte que la disparition ou le déclin d’une espèce sauvage peut être atténué. L’éventualité élevée d’une immigration de source externe réduit le risque de disparition.

Estimation : Information qui se fonde sur des calculs pouvant inclure des hypothèses statistiques sur l’échantillonnage, ou des hypothèses biologiques sur la relation qui existe entre une variable observée (p. ex. un indice d’abondance) et la variable d’intérêt (p. ex. le nombre d’individus matures). Ces hypothèses doivent être énoncées et justifiées dans la documentation. L’estimation peut aussi faire intervenir une interpolation dans le temps pour le calcul de la variable d’intérêt pour une étape particulière (p. ex. une réduction à 10 ans à partir d’observations ou d’estimations de la taille de la population à 5 et à 15 ans). (Référence : UICN 2010)

Fluctuations extrêmes : Changements dans la répartition ou le nombre total d’individus matures d’une espèce sauvage qui se produisent rapidement et fréquemment et qui sont normalement de plus d’un ordre de grandeur. (Référence : adapté de l’UICN 2010)

Génération : La durée de génération correspond à l’âge moyen des parents d’une cohorte (c.-à-d. individus nouveau-nés dans la population). La durée de génération reflète donc le taux de renouvellement des reproducteurs d’une population. La durée de génération est plus importante que l’âge à la première reproduction et moins importante que l’âge de l’individu reproducteur le plus âgé, sauf pour les taxons qui ne se reproduisent qu’une seule fois. Lorsque la durée de génération varie en raison de menaces, la durée de génération plus naturelle, c. à d. celle avant la perturbation, devrait être utilisée. (Référence : adaptée de l’UICN 2010) Des directives révisées pour le calcul de la durée de génération sont disponibles dans la section 4.4 de l’UICN 2011.

Gravement fragmentée : Un taxon peut être considéré comme étant gravement fragmenté si moins de 50 % des individus ou plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont 1) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et 2) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance élevée. La fragmentation doit être évaluée à une échelle appropriée à l’isolement biologique dans le taxon à l’étude (source : IUCN, 2010). Afin d’obtenir des renseignements complémentaires, il est fortement recommandé de lire IUCN, 2010 et les mises à jour subséquentes (en anglais seulement).

Individus matures (nombre de) : Le nombre d’individus matures est défini comme le nombre, connu, estimé ou inféré, d’individus capables de se reproduire. Pour estimer de ce nombre, il faut tenir compte des points suivants :

  • Les individus matures qui ne produiront jamais de nouvelles recrues ne devraient pas être dénombrés (les densités sont trop faibles pour permettre la fécondation, par exemple).
  • Dans le cas de populations ou de sous-populations présentant des sex- ratios modifiés au niveau des adultes ou des reproducteurs, il conviendra d’utiliser des estimations du nombre d’individus matures plus faibles afin de tenir compte de cette situation.
  • Lorsque la taille d’une (sous) population fluctue, il faut utiliser une estimation moins élevée. Dans la plupart des cas, celle-ci sera grandement inférieure à la moyenne.
  • Les unités reproductrices au sein d’un clone devraient être comptées comme des individus, sauf lorsqu’elles sont incapables de survivre isolées (les coraux, par exemple).
  • Dans le cas de taxons qui perdent naturellement l’ensemble ou une partie de leurs individus matures à un certain moment du cycle biologique, il conviendra d’effectuer les estimations au moment approprié, lorsque les individus matures sont disponibles pour la reproduction.
  • Les individus réintroduits doivent avoir produit une progéniture viable avant d’être dénombrés en tant qu’individus matures.

(Référence : UICN 2010)

Inférence : Information qui se fonde sur des preuves indirectes, sur des variables qui sont indirectement liées à la variable d’intérêt, mais qui s’expriment dans le même type général d’unité (p. ex. nombre d’individus ou superficie ou nombre de sous-populations). Les valeurs inférées reposent sur un plus grand nombre d’hypothèses que les valeurs estimées. L’inférence peut également faire intervenir l’extrapolation d’une quantité observée ou estimée à partir d’une sous-population connue afin de calculer la même quantité pour d’autres sous-populations. Il faut d’abord déterminer s’il y a suffisamment de données pour faire une telle déduction; cela dépend de la taille de la sous-population connue par rapport à l’ensemble de la population, et de l’applicabilité, au reste du taxon, des menaces et des tendances observées dans les sous-populations connues. La méthode de l’extrapolation pour des sous-populations inconnues dépend des critères et du type de données disponibles pour les sous-populations connues. (Référence : UICN 2010).

Localité : Le terme localité définit une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon présent. L’étendue de la localité dépend de la superficie couverte par le phénomène menaçant et peut inclure une partie d’une sous-population au moins. Lorsqu’un taxon est affecté par plus d’un phénomène menaçant, la localité doit être définie en tenant compte de la menace plausible la plus grave (Référence : adaptée de l’UICN 2010). Dans les cas où la menace plausible la plus importante n’a pas de répercussions sur toute la répartition des taxons, d’autres menaces peuvent être utilisées pour définir et dénombrer les emplacements dans ces zones qui ne sont pas touchées par la menace plausible la plus importante. (Référence : UICN 2010, 2011). En l’absence de toute menace plausible pour le taxon, le terme « emplacement » ne peut pas être utilisé et le sous-critère qui se réfère au nombre d’emplacements ne sera pas atteint. Voir également « Rapidement (en ce qui concerne les localités) ». (Référence : UICN 2010, 2011).

Observation : Information qui est directement fondée sur des observations bien documentées de tous les individus connus de la population. (Référence : UICN 2010)

Population : Le terme « population » est utilisé dans un sens précis dans les critères de la liste rouge qui est différent pour son usage biologique courant. Dans le présent document, la population est définie comme étant le nombre total d’individus des taxons. Pour des raisons fonctionnelles, principalement en raison des différences entre les formes de vie, la taille de la population est mesurée par nombre d’individus matures seulement. Dans le cas de taxons obligatoirement dépendants d’autres taxons pour une partie ou la totalité de leur vie, des valeurs appropriées sur le plan biologique doivent être utilisées pour le taxon-hôte. (Référence : UICN 2001). L’interprétation de cette définition dépend fortement de la compréhension de la définition du terme « individus matures ». Pour l’application des critères A, C et D, le terme population est généralement lié à la « population canadienne ». Voir également la définition du terme « sous-population ».

Projection : Même processus que l’« estimation », mais la variable d’intérêt est extrapolée dans le temps, vers l’avenir. La projection de variables exige une discussion de la méthode d’extrapolation (p. ex. justification des hypothèses statistiques ou du modèle de population utilisé) ainsi que l’extrapolation des menaces actuelles ou éventuelles à l’avenir, y compris leur taux de changement. (Référence : UICN 2010)

Rapidement (en ce qui concerne les localités) : Dans les cas où la menace la plus grave et la plus plausible est la perte d’habitat due au développement, une localité est une zone où un seul projet de développement peut rapidement (p. ex. au cours d’une seule génération ou en trois ans, selon la période la plus longue) éliminer ou réduire gravement la population. Lorsque la menace la plus grave et la plus plausible est la perte d’habitat qui se produit graduellement en raison des effets cumulatifs de nombreux événements à petite échelle, tels que le défrichage de petites zones pour le pâturage de petits exploitants, une localité peut être définie comme la zone dans laquelle la population sera éliminée ou fortement réduite pendant une seule génération ou en trois ans, selon la période la plus longue. Lorsque la menace la plus grave et la plus plausible est une éruption volcanique, un ouragan, un tsunami, des inondations ou des incendies fréquents, les localités peuvent être définies par l’étendue antérieure ou prévue des coulées de lave, des trajectoires de tempête, des inondations, des trajectoires d’incendie, etc. Lorsque la menace la plus grave et la plus plausible est la collecte ou la récolte, les localités peuvent être définies en fonction de la taille des territoires (dans lesquels des règlements semblables s’appliquent) ou du niveau d’accès (p. ex. la facilité avec laquelle les collecteurs peuvent atteindre différentes zones) ainsi que des facteurs qui déterminent la manière dont les niveaux d’exploitation changent (p. ex. si l’intensité de la collecte dans deux zones distinctes change en réaction aux mêmes tendances de la demande du marché, ces deux zones peuvent être dénombrées comme une seule localité). (Source : IUCN Standards and Petitions Subcommittee, 2019)

Réduction : Le déclin du nombre d’individus matures d’au moins le pourcentage indiqué sous le critère A du COSEPAC au cours de la période de temps précisée (années), sans que ce déclin doive nécessairement être continu. Elle ne devra pas être considérée comme faisant partie d’une fluctuation, à moins de disposer de preuves raisonnables dans ce sens. La phase descendante d’une fluctuation ne sera normalement pas comptabilisée comme une réduction. (Référence : adaptée de l’UICN 2010)

Sous-population : Comme utilisées dans les critères B et C, les sous-populations sont définies comme étant des groupes géographiquement ou autrement distincts de la population ayant peu d’échanges démographiques ou génétiques entre eux (d’ordinaire, un individu migrateur reproducteur ou un gamète par génération ou moins). La taille de la sous-population est mesurée par le nombre d’individus matures seulement. (Référence : UICN 2001).

Stochasticité démographique : Variation aléatoire des variables démographiques telles que les taux de natalité et de mortalité, le sex-ratio et la dispersion, relativement auxquelles certains individus d’une population sont négativement touchés, mais pas d’autres. Dans de petites populations, ces événements aléatoires augmentent le risque de disparition.

Stochasticité environnementale : Variation aléatoire des variables de l’environnement physique, telles que la température, le débit d’eau et la pluie, qui ont une incidence sur tous les individus d’une population à un degré semblable. Dans de petites populations, ces événements aléatoires augmentent le risque de disparition.

Supposition : Information qui se fonde sur une preuve circonstancielle, ou sur des variables exprimées dans différents types d’unités. Par exemple, la preuve de la perte de qualité de l’habitat peut être utilisée pour inférer qu’il y a un déclin qualitatif (continu), tandis que la preuve du montant de la perte d’habitat peut être utilisée pour supposer une réduction de la population à un taux particulier. En général, une supposition de réduction de la population peut se fonder sur n’importe quel facteur lié à l’abondance de la population ou à la distribution, y compris les effets des autres taxons (ou la dépendance à l’égard de ceux-ci), pourvu que la pertinence de ces facteurs puisse être raisonnablement appuyée. (Référence : UICN 2010)

Zone d’occupation : La superficie au sein de la « zone d’occurrence » occupée par un taxon, à l’exclusion des cas de nomadisme. La mesure reflète le fait que la zone d’occurrence peut contenir des habitats inadaptés ou inoccupés. Dans certains cas (c.- à-d. sites irremplaçables de nidification en colonies, sites d’alimentation cruciaux pour taxons migrateurs) la zone d’occupation est la plus petite superficie cruciale à un stade ou l’autre de la survie l’espèce sauvage/l’unité désignable considérée (dans de tels cas, cette zone d’occupation ne doit pas nécessairement se trouver au Canada). La taille de la zone d’occupation dépendra de l’échelle à laquelle elle est mesurée et devrait être à l’échelle appropriée des caractéristiques biologiques pertinentes du taxon, de la nature des menaces et des données disponibles. Afin d’éviter l’incohérence et le biais dans le cadre d’évaluations causés par l’estimation à différentes échelles de la zone d’occupation, il sera peut-être nécessaire de normaliser les estimations en utilisant un facteur de correction de l’échelle. Différents types de taxons ont différents rapports en matière d’échelle et de zone. (Référence : adaptée de l’UICN 2010)

Zone d’occurrence : La superficie délimitée par un polygone sans angles concaves comprenant la répartition géographique de toutes les populations connues d’une espèce sauvage.

À propos de nous

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) est un comité consultatif indépendant qui agit auprès de la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique et qui se réunit deux fois par année pour évaluer la situation des espèces sauvages menacées de disparition. Ses membres, des experts de la biologie des espèces sauvages provenant du milieu universitaire, de la fonction publique, d’organisations non gouvernementales et du secteur privé, sont chargés de désigner les espèces sauvages qui risquent de disparaître du Canada.

Secrétariat du COSEPAC

Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
351, boul. St-Joseph, 14e étage
Gatineau Québec K1A 0H3

Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca


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