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Tel est le bilan du COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada), qui s’est réuni du 23 au 27 novembre 2009, à Ottawa, pour évaluer le degré de risque de disparition d’espèces sauvages au Canada. Parmi les 28 espèces sauvages évaluées, bon nombre de plantes et d’animaux sont associés à des habitats spécifiques et ont besoin de conditions précises et de plus en plus rares pour survivre. Par ailleurs, toutes ces espèces sauvages subissent une perte et une fragmentation de leur habitat.
Le Tétras des prairies qui s’est déjà compté par millions dans les terres herbeuses des Prairies canadiennes, la population de l’Atlantique de la baleine grise sur la côte Est du Canada ainsi que l’alasmidonte naine, un mollusque dont l’habitat a été détruit suivant la construction d’une chaussée, ont tous été réévalués comme espèces étant « disparues du pays ». Le Courlis esquimau, un oiseau qui ne niche qu’au Canada, a été évalué comme étant « en voie de disparition ». Puisqu’il n’y a eu aucune observation vérifiée de cette espèce sauvage depuis 1963, le Courlis esquimau est sur le point de devenir le premier oiseau canadien à être déclaré comme espèce « disparue » depuis la Tourte voyageuse, il y a près de 100 ans. Si rien n’est fait pour contrer la perte d’habitat, le changement climatique et les répercussions anthropiques directes, le nombre d’espèces évaluées comme étant « disparues du pays » et « disparues » ne fera que croître.
Vif rebondissement pour le renard véloce – une bonne nouvelle?
Reconnu comme l’un des animaux les plus rapides en Amérique du Nord, ce joli petit renard représente un symbole important de la conservation des prairies et de la spiritualité des Premières nations. Malheureusement, les prises sans restriction ainsi que l’empoisonnement ont décimé la population canadienne du renard véloce, qui a été observé pour une dernière fois à l’état sauvage en 1938, en Alberta. Les efforts entrepris en 1983 pour réintroduire le renard véloce semblent avoir donné de bons résultats. Bien que l’espèce sauvage ait été désignée « en voie de disparition » en 2000, ses effectifs en Alberta et en Saskatchewan ont depuis doublé, menant ainsi à une probabilité réduite de disparition et à la désignation de l’espèce comme étant « menacée ». Malgré cela, le renard véloce demeure en péril en raison de la perte d’habitat et du risque de maladies, lesquelles peuvent se propager rapidement au sein des populations de renards.
Un imposant requin en eaux troubles
Malgré le succès mentionné plus haut, de nombreuses espèces sauvages sont toujours considérées comme étant en péril au Canada. La population de l’Atlantique du pèlerin, le plus gros poisson des eaux canadiennes, a été évaluée comme étant « préoccupante ». Se nourrissant de minuscule plancton, ce requin peut atteindre une longueur de 12 mètres – presque la longueur d’un autobus de ville. Cette espèce sauvage est particulièrement sensible aux déclins démographiques car elle ne parvient à maturité que vers l’âge de 18 ans, et les femelles ont une période de gestation d’environ deux ans et demi, soit l’une des plus longues chez les espèces animales. La population totale est estimée à environ 5 000 adultes. La population du Pacifique du pèlerin, laquelle a déjà été abondante et qui n’est maintenant que rarement observée, a été évaluée comme étant « en voie de disparition » en 2007, ce qui témoigne de la vulnérabilité de l’espèce sauvage dans son ensemble.
La suppression des incendies : nuisible pour les espèces sauvages
Au cours des décennies, les êtres humains sont devenus de plus en plus vigilants quant à la prévention des incendies de forêt afin de protéger les propriétés et les vies humaines. Malheureusement, cela se fait au détriment de nombreuses espèces sauvages indigènes qui dépendent de feux périodiques, lesquels font partie intégrante du renouvellement de l’écosystème. Au cours de la réunion, trois espèces sauvages de l’Est du Canada qui dépendent particulièrement des habitats créés par suite d’incendies de forêt ont toutes été évaluées comme étant « en voie de disparition ». Ces espèces incluent : la cicindèle verte des pinèdes, un coléoptère d’un vert éclatant, qui vit dans les savanes de pins et qui est en péril à l’échelle mondiale; le polygale incarnat, une herbacée annuelle qui dépend des habitats de prairies humides de l’Ontario; la téphrosie de Virginie, une herbe haute de la famille des papilionacées qui vit dans les savanes de chênes de l’Ontario.
Prochaine réunion
La prochaine réunion d’évaluation des espèces sauvages du COSEPAC se tiendra du 25 au 30 avril 2010, à Victoria, en Colombie-Britannique.
À propos du COSEPAC
Le COSEPAC évalue la situation des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres principales unités de la biodiversité à l’état sauvage considérées comme étant en péril au Canada. Pour ce faire, le COSEPAC se sert de connaissances scientifiques, traditionnelles autochtones, ou des collectivités, lesquelles sont fournies par de nombreux spécialistes provenant des gouvernements, des universités et d’autres organismes. Les sommaires d’évaluations sont actuellement à la disposition du public sur le site Web du COSEPAC et seront transmis à l’automne 2010 au ministre fédéral de l’Environnement pour une considération de l’inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). À compter de cette date, les rapports de situation et les sommaires du statut seront mis à la disposition du public dans le Registre public des espèces en péril.
Il y a maintenant 585 espèces sauvages inscrites aux diverses catégories de risque du COSEPAC, y compris 250 espèces sauvages en voie de disparition, 150 espèces sauvages menacées, 162 espèces sauvages préoccupantes, 23 espèces sauvages disparues du pays (c.-à-d. on ne les trouve plus à l’état sauvage au Canada), et 13 espèces sauvages sont disparues. De plus, 45 espèces sauvages font partie de la catégorie données insuffisantes.
Le COSEPAC est composé de membres provenant de chaque organisme responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, Pêches et Océans Canada et le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des Sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones.
Définitions de la terminologie et des catégories de statut du COSEPAC :
Espèce sauvage : Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D) : Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP) : Espèce sauvage qu’on ne trouve plus à l’état sauvage au Canada, mais qu’on trouve ailleurs.
En voie de disparition (VD) : Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M) : Espèce sauvage susceptible de devenir « en voie de disparition » si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître.
Préoccupante (P) : Espèce sauvage qui peut devenir « menacée » ou « en voie de disparition » en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP) : Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI) : Catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce sauvage à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce sauvage.
Espèce en péril : Espèce sauvage qui a été évaluée comme étant disparue du pays, en voie de disparition, menacée ou préoccupante.
Jeffrey Hutchings (Ph.D.) Présidente, COSEPAC Department of Biology Dalhousie University Téléphone (1) : 902-494-2687 Telephone (2) : 902-494-3515 |
Questions d’ordre général : Secrétariat du COSEPAC Service canadien de la faune Environnement et Changement climatique Canada 351, boul. St-Joseph, 16e étage Gatineau (Québec) K1A 0H3 Téléphone : 819-938-4125 Télécopieur : 819-938-3984 Cosepac |
Questions sur les mammifères marins : Randall Reeves (Ph.D.) Okapi Wildlife Associates Telephone: (450) 458-6685 |
Questions sur les mammifères terrrestres : Justina C. Ray (Ph.D.) Directrice exécutive Wildlife Conservation Society Canada Telephone: (416) 850-9038 x 22 |
Questions sur les oiseaux : Jon McCracken Bird Studies Canada Telephone: 519-586-3531 (ext. 115) |
Questions sur les amphibiens : Ronald J. Brooks (Ph.D.) College of Biological Science University of Guelph Telephone: (519) 836-8817 |
Questions sur les poissons d’eau douce : Robert Campbell (Ph.D.) Telephone: (613) 987-2552 |
Questions sur les poissons marins : Dr. Howard Powles Telephone: (819) 684-7730 |
Questions sur les arthropodes (insectes et autres groupes taxinomiques connexes) : Paul Catling (Ph.D.) Research Scientist and Curator Central Experimental Farm Telephone: (613) 759-1373 |
Questions sur les mollusques : Dwayne Lepitzki (Ph.D.) Telephone: (403) 762-0864 |
Questions sur les plantes : Erich Haber (Ph.D.) Telephone: (613) 435-0216 |
Questions sur les lichens : René Belland (Ph.D.) Devonian Botanic Garden University of Alberta Telephone: (780) 987-3054 ext. 2240 |