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WINDSOR, ONTARIO (le 2 Mai, 2018). La tortue peinte du Centre, une espèce connue le long des rivages lacustres et des étangs de l’Ontario, est maintenant en difficulté. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a ajouté cette tortue à une liste croissante d’espèces en péril dans la région située entre Toronto et Windsor, le point chaud de biodiversité le plus riche en espèces au Canada.
Les tortues peintes prennent environ 10 ans pour arriver à maturité et pondent un petit nombre d’oeufs. Cela signifie que même de légères augmentations du taux de mortalité des adultes peuvent entraîner d’importantes diminutions de la taille de la population. Bien que la tortue peinte prospère encore dans certaines régions du Canada, le nombre croissant de tortues tuées par les véhicules ainsi que la perte historique de 70% de l’habitat en milieu humide du sud de l’Ontario ont mené le COSEPAC à conclure que l’espèce est « préoccupante ». Chacune des dix espèces de tortues d’eau douce indigènes du Canada est maintenant en péril dans certaines régions du pays.
La couleuvre ratière grise, une autre espèce du sud-ouest de l’Ontario, a été confirmée comme étant « en voie de disparition ». Cette couleuvre inoffensive est la plus grande au Canada, atteignant jusqu’à deux mètres de longueur. Elle passe l’hiver dans un nombre de plus en plus restreint de petits îlots de forêt naturelle, entourés d’une vaste étendue d’habitats moins conviviaux sillonnés de routes dangereuses.
Plus du quart des espèces en péril au Canada – 217 au total – vivent ou vivaient dans le paysage fortement altéré du sud-ouest de l’Ontario. Trente-trois espèces n’ont pas été observées depuis des décennies.
Lors de leur réunion à Windsor, les membres du COSEPAC ont pu constater les nombreuses menaces pesant sur les espèces, mais ils ont également pu voir des Tortue peinte du Centre © Joe Crowley moyens prometteurs pour régler les problèmes. En effet, le plus grand écopassage en Ontario, couvert de prairies à herbes hautes restaurées, permet aux espèces menacées de se déplacer en toute sécurité sur la nouvelle promenade Windsor-Essex. « Nous devons continuer à protéger les quelques endroits naturels qui nous restent, et nous devons également être proactifs et créatifs dans la façon dont nous relierons ces endroits », a déclaré Karen Cedar, naturaliste au complexe d’Ojibway Prairie. Trevor Pitcher (Ph.D.), directeur du Centre écologique de la restauration de l'eau douce à l’Université de Windsor, a souligné la restauration de l’habitat de la rivière Détroit pour l’esturgeon jaune local, une espèce menacée évaluée par le COSEPAC en 2017 : « Nous avons déposé dix tonnes de gravier, et les esturgeons ont immédiatement commencé à y pondre leurs oeufs – ils avaient attendu depuis près d’un siècle ».
Le COSEPAC a évalué un total de 44 espèces sauvages de partout au Canada lors de la réunion d’évaluation des espèces d’avril 2018. D’autres exemples (avec statut d’évaluation) incluent :
- le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis, observé pour la dernière fois pendant la nidification près de Nanaimo en 2014 (en voie de disparition)
- l’Engoulevent d’Amérique et le Moucherolle à côtés olive, deux oiseaux dont les effectifs semblent s’être stabilisés après des baisses précipitées au cours des récentes décennies (les deux espèces sont passées de la catégorie « menacée » à la catégorie « préoccupante »)
- les espèces de corégones qui ont évolué ensemble, et qui sont si interdépendantes l’une de l’autre que le déclin de l’une d’elles peut entraîner la perte des deux dans les lacs Yukon et Ontario (espèces menacées/disparues)
- la lobaire réticulée, un élément gris-vert des forêts anciennes et humides de la Colombie-Britannique (espèce menacée)
- la physe des fontaines de Banff, une espèce endémique canadienne, encore présente dans les eaux chaudes de certaines sources thermales de Banff (en voie de disparition)
Pour obtenir des précisions au sujet de toutes les espèces sauvages évaluées lors de la réunion, veuillez consulter le site Web du COSEPAC.
Prochaine réunion
La prochaine réunion d’évaluation des espèces sauvages du COSEPAC sera tenue en novembre 2018.
À propos du COSEPAC
Le COSEPAC évalue la situation des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres principales unités de la biodiversité à l’état sauvage considérées comme étant en péril au Canada. Pour ce faire, le COSEPAC se sert de connaissances scientifiques, traditionnelles autochtones, ou des collectivités, lesquelles sont fournies par de nombreux spécialistes provenant des gouvernements, des universités et d’autres organismes. Les sommaires d’évaluations sont actuellement à la disposition du public sur le site Web du COSEPAC et seront transmis à l’automne 2019 à la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique pour une considération de l’inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). À compter de cette date, les rapports de situation et les sommaires du statut seront mis à la disposition du public dans le Registre public des espèces en péril.
Lors de sa dernière réunion, le COSEPAC a évalué 44 espèces sauvages dans diverses catégories de risque du COSEPAC, y compris 16 espèces en voie de disparition, 13 espèces menacées, et 12 espèces préoccupantes. En plus de ces espèces sauvages faisant partie des catégories de risque du COSEPAC, le COSEPAC a évalué 2 espèces sauvages dans la catégorie disparue et 1 espèce dans la catégorie données insuffisantes.
Le COSEPAC est composé de membres provenant de chaque organisme responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, Pêches et Océans Canada et le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des Sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones.
Définitions de la terminologie et des catégories de statut du COSEPAC :
Espèce sauvage : Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D) : Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP) : Espèce sauvage qu’on ne trouve plus à l’état sauvage au Canada, mais qu’on trouve ailleurs.
En voie de disparition (VD) : Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M) : Espèce sauvage susceptible de devenir « en voie de disparition » si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître.
Préoccupante (P) : Espèce sauvage qui peut devenir « menacée » ou « en voie de disparition » en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP) : Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI) : Catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce sauvage à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce sauvage.
Espèce en péril : Espèce sauvage qui a été évaluée comme étant disparue du pays, en voie de disparition, menacée ou préoccupante.
Eric B. (Rick) Taylor (Ph.D.) Président, COSEPAC Department of Zoology University of British Columbia Téléphone : 604-822-9152 |
Questions d’ordre général : Secrétariat du COSEPAC Service canadien de la faune Environnement et Changement climatique Canada 351, boul. St-Joseph, 16e étage Gatineau (Québec) K1A 0H3 Téléphone : 819-938-4125 Télécopieur : 819-938-3984 Cosepac |
Questions sur les amphibiens et reptiles (salamandre pourpre (population carolinienne), salamandre sombre des montagnes, tortue peinte de l'Est, couleuvre ratière grise, tortue peinte du Centre) : Tom Herman (Ph.D.) Acadia University Téléphone : 902-670-3535 |
Questions sur les arthropodes (héliotin orange, cicadelle à queue rouge (population des Prairies)) : Jennifer M. Heron BC Ministry of Environment Téléphone : 604-828-2542 |
Questions sur les oiseaux (Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata, Bruant vespéral de la sous-espèce affinis, Engoulevent d'Amérique, Martinet ramoneur, Moucherolle à côtés olive, Pic à tête rouge) : Marcel Gahbauer (Ph.D.) Stantec Téléphone : 613-784-2216 Téléphone : 613-222-7639 |
Questions sur les poissons d’eau douce (tête carminée, grand corégone, corégone européen) : John R. Post (Ph.D.) University of Calgary Téléphone : 403-220-2248 |
Questions sur les lichens (lobaire réticulée) : David H. S. Richardson (Ph.D.) Saint Mary's University Téléphone : 902-496-8174 |
Questions sur les poissons marins (pèlerin (population du Pacifique)) : John D. Neilson (Ph.D.) Téléphone : 250-465-1728 |
Questions sur les mollusques (physe des fontaines de Banff, physe d'eau chaude, polyspire rayé) : Dwayne Lepitzki (Ph.D.) Téléphone : 403-762-0864 |
Questions sur les mousses (séligérie à feuilles aiguës) : René Belland (Ph.D.) University of Alberta Téléphone : 780-492-0801 |
Questions sur les mammifères marins (phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins) : Hal Whitehead (Ph.D.) Dalhousie University Téléphone : 902-494-3723 Téléphone : 902-414-6140 David Lee (Ph.D.) Téléphone : 514-754-8524 |
Questions sur les plantes (arméria de l'Athabasca, saule silicicole, gérardie de Virginie, gérardie fausse-pédiculaire, tanaisie floconneuse, achillée à gros capitules, deschampsie du bassin du Mackenzie, saule psammophile, gérardie jaune, cimicaire élevée, psilocarphe élevé, saule de Turnor) : Del Meidinger Meidinger Ecological Consultants Ltd. Téléphone : 250-881-1180 Téléphone : 778-977-1180 |
Questions sur les connaissances traditionnelles autochtones : Roger Gallant Téléphone : 709-638-4343 |