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Tableau 3. Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe

L’approche du COSEPAC pour l’attribution d’un statut consiste d’abord à examiner le statut au Canada de l’espèce sauvage (c.-à-d. de l’unité désignable) même, et par la suite, si cela est approprié, à prendre en considération la possibilité d’une immigration à partir de sous-populations extrarégionales (au-delà d’une frontière internationale). L’immigration de source externe est l’immigration de gamètes ou d’individus ayant une possibilité élevée de réussir à se reproduire de telle sorte que la disparition ou le déclin d’une espèce sauvage peut être atténué et que l’espèce sauvage peut être inscrite à une catégorie de risque moindre. Le COSEPAC traite cette question en appliquant les lignes directrices suivantes, qui ont été élaborées par l’UICN à cet effet (Gardenfors et al, 1999).

Probabilité de migration de propagules
Existe-t-il des sous-populations extrarégionales à une distance que les propagules pourraient franchir pour atteindre la région?
Existe-t-il des obstacles qui empêchent la dispersion en provenance et à destination des sous-populations extrarégionales?
Les espèces sauvages sont-elles capables de se disperser sur une longue distance?
Sont-elles reconnues pour le faire?
S’il n’y a pas de sous-populations extrarégionales ou si les propagules ne sont pas capables de se disperser vers la région, la sous-population régionale se comporte comme une sous-population endémique, et la catégorie de risque devrait rester inchangée.
Preuve de l’existence d’adaptations locales
Y a-t-il des différences connues dans l’adaptation locale entre les sous-populations régionales et les sous-populations extrarégionales, c.-à-d. est-il probable que des individus des sous-populations extrarégionales soient adaptés à la survie dans la région? S’il est improbable que les individus de sous-populations extrarégionales puissent être capables de survivre dans la région, la catégorie de statut devrait rester inchangée.
Disponibilité d’habitat convenable
Les conditions actuelles des habitats ou les autres exigences environnementales (notamment climatiques) du taxon dans la région font-elles en sorte que les propagules immigrants sont capables de réussir à s’établir (c.-à-d. y a-t-il des zones inhabitables?) ou le taxon a-t-il disparu de la région parce que les conditions n’étaient pas favorables? S’il n’y a pas d’habitat assez convenable et que les mesures de conservation actuelles ne mènent pas à l’amélioration de l’habitat dans un avenir prévisible, l’immigration en provenance de l’extérieur de la région ne diminuera pas le risque de disparition, et la catégorie de statut devrait rester inchangée.
Situation de sous-populations extrarégionales
Les taxons sont-ils nombreux dans les régions avoisinantes? Les sous-populations y sont-elles stables, en augmentation ou en diminution? Une menace majeure pèse-t-elle sur ces sous-populations? Est-il possible qu’elles produisent un nombre important d’émigrants et qu’elles continuent de le faire dans un avenir prévisible? Si le taxon est plus ou moins commun à l’extérieur de la région, s’il n’y a pas de signes de déclin de la sous-population et si le taxon est capable de se disperser dans la région et qu’il y a (ou qu’il y aura bientôt) de l’habitat disponible, l’amélioration du statut, c’est-à-dire l’inscription dans une catégorie de risque plus faible, serait appropriée. Si les effectifs de la sous-population extrarégionale sont en diminution, une immigration de source externe est moins susceptible de se produire; l’amélioration de la catégorie ne serait donc pas appropriée.
Degré de dépendance aux sources extrarégionales
Les sous-populations régionales existantes sont-elles autosuffisantes (c.-à-d. ont-elles présenté un taux de reproduction positif au fil des ans) ou sont-elles dépendantes de l’immigration pour leur survie à long terme (c.-à-d. est-ce que les sous-populations régionales sont considérées comme un puits)? S’il y a des preuves qu’un nombre important de propagules atteint régulièrement la région et que la sous-population a malgré tout un faible taux de survie, la sous-population régionale pourrait être considérée comme un puits. Si tel est le cas et que des indices prévoient que l’immigration cessera bientôt, il sera approprié de changer le statut en procédant à une classification dans une catégorie de risque plus élevé.

Figure 1. Schéma des lignes directrices pour l’application des critères de l’effet d’une immigration de source externe (adapté de Gardenfors et coll., 1999).

À propos de nous

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) est un comité consultatif indépendant qui agit auprès de la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique et qui se réunit deux fois par année pour évaluer la situation des espèces sauvages menacées de disparition. Ses membres, des experts de la biologie des espèces sauvages provenant du milieu universitaire, de la fonction publique, d’organisations non gouvernementales et du secteur privé, sont chargés de désigner les espèces sauvages qui risquent de disparaître du Canada.

Secrétariat du COSEPAC

Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
351, boul. St-Joseph, 14e étage
Gatineau Québec K1A 0H3
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca